29ème Dimanche du Temps Ordinaire
L'Evangile
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s’approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, ce que nous allons te demander,
nous voudrions que tu le fasses pour nous. »
Il leur dit :
« Que voulez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent :
« Donne-nous de siéger,
l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire,
être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui dirent :
« Nous le pouvons. »
Jésus leur dit :
« La coupe que je vais boire, vous la boirez ;
et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé.
Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.
Jésus les appela et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations
les commandent en maîtres ;
les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur.
Celui qui veut être parmi vous le premier
sera l’esclave de tous :
car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Mc 10, 35-45
L'homélie
Dimanche des missions
En ce dimanche des missions, interrogeons-nous :
« Que faire pour être des missionnaires plus efficaces là où nous vivons ? »
Nous savons depuis longtemps que la mission n’est plus seulement une urgence en Afrique, en Asie, dans les pays lointains…
mais chez nous : Nos familles sont des terres de mission. Nos écoles sont des terres de mission. Nos lieux de travail sont
des terres de mission. Tous nos milieux de vie, d’activités sont des champs à évangéliser.
La mission est une urgence partout.
Mais comment être efficace lorsque l’on propose la foi ?
L’évangile d’aujourd’hui nous présente un contre-exemple : un désir de pouvoir de la part des apôtres : « Accorde-nous
de siéger à ta droite dans ta gloire ».
Alors, aujourd’hui je développerai cette « démonstration par l’absurde ». C'est-à-dire : ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est
contre-productif en matière de développement missionnaire.
– Premièrement, il faut éviter de souhaiter être missionnaire en voulant transmettre la foi par l’arme de la violence.
L’actualité dramatique en terre sainte nous le prouve bien. Et l’histoire de notre moyen-âge également :
Les croisades, les guerres saintes n’ont pas donné la foi. Au contraire elles ont donné une mauvaise image de la foi. La foi ne
doit pas être imposée, mais proposée :
Etre missionnaire c’est donc provoquer la liberté des gens, afin qu’ils choisissent librement de se tourner vers Dieu.
– Deuxièmement il faut éviter de souhaiter être missionnaire en voulant transmettre la foi transmettre la foi par la menace
de la peur.
Autrefois, il n’y a pas si longtemps, on présentait aux enfants un Dieu qui fait peur : un Dieu qui punit.
Et on menaçait les fidèles des flammes de l’enfer.
Les églises étaient bien remplies. Mais les gens avaient-ils réellement la foi ?
Avoir la foi, ce n’est pas répondre à la peur du gendarme. C’est une adhésion de l’intelligence et du cœur qui motive nos actions.
Ce n’est pas la discipline morale ou religieuse qui va nous donner la foi, mais c’est la foi qui va motiver, et être le moteur de nos
comportements.
– Troisièmement il faut éviter de souhaiter être missionnaire en voulant transmettre la foi par une pression affective.
J’entends des grands-parents, pleins de bonne volonté, dire à leurs petits-enfants « tu me fais de la peine.
Tu ne vas plus à la messe… Ton fils n’est pas baptisé… allez, fais moi plaisir, reviens à l’église ».
Si cela part d’un bon sentiment, force est de constater que ce n’est pas efficace.
La foi n’est pas de l’ordre du marchandage affectif.
En revanche nous avons sans doute à témoigner davantage de ce que la foi provoque en nous-même. Et en ce domaine,
nous avons peut-être un peu trop de timidité : Témoignons autour de nous, en paroles et en actes, de notre propre joie de croire.
– Quatrièmement faut éviter de souhaiter être missionnaire en voulant transmettre la foi par le pouvoir de la séduction.
J’entends souvent des gens me dire : « Pour qu’il y ait plus de monde à l’église, il faudrait que les messes soient plus festives,
qu’il y ait de la musique, des guitares, du gospel, du spectacle… comme en afrique. »
C’est peut-être vrai que nos célébrations peuvent paraissent trop tristes.
Mais nous ne sommes pas ici, ce matin à célébrer l’Eucharistie, pour faire du spectacle ou du sensationnel :
Nous ne cherchons pas à être applaudis, mais à permettre de faire cette expérience spirituelle d’une relation personnelle
et communautaire avec Dieu afin que lui-même touche le cœur de ses fidèles.
Alors que faire pour être missionnaires aujourd’hui au plus près de chez nous ?
Je vais peut-être vous fatiguer à répéter sans cesse la demande de notre évêque : les groupes de fraternité pour un
renouvellement missionnaire.
Aujourd’hui, en ce dimanche de prière mondiale pour la mission, je me permets de redire ses propos que je vous ai déjà
fait entendre lors de notre messe de rentrée :
« Chaque baptisé est appelé à témoigner de l’Evangile dans les rencontres de sa vie.
L’Eglise, c'est-à-dire chacun de nous, responsables de notre propre baptême, sera fidèle à Jésus, dans l’Esprit de Pentecôte,
si elle s’efforce de rejoindre et d’accueillir toutes les personnes en quête de sens.
Passer de la peur à l’audace de la foi : De la timidité paralysante à la liberté de témoigner de Jésus, comme une Bonne
Nouvelle de résurrection pour tous.
Tous nos frères et sœurs baptisés sont concernés par la mission de Jésus.
L’Eglise a besoin de tous ses enfants pour vivre sa mission. » (Mgr Laurent Le Boulc’h)
La balle est dans votre camp, chers amis… Amen.