19ème Dimanche du Temps Ordinaire
L'Evangile
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
les Juifs récriminaient contre Jésus
parce qu’il avait déclaré :
« Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. »
Ils disaient :
« Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ?
Nous connaissons bien son père et sa mère.
Alors comment peut-il dire maintenant :
‘Je suis descendu du ciel’ ? »
Jésus reprit la parole :
« Ne récriminez pas entre vous.
Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m’a envoyé ne l’attire,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement
vient à moi.
Certes, personne n’a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
il a la vie éternelle, celui qui croit.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
mais le pain qui descend du ciel est tel
que celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Jn 6, 41-51
L'homélie
Le pain de générosité et de tendresse.
Avez-vous remarqués, que depuis quelques années, nos sociétés occidentales se préoccupent énormément de la qualité des aliments que nous mangeons.
Manger des produits frais, cultivés à proximité, si possible « bio » ou tout au moins sans pesticides. Manger équilibré : en prêtant attention aux proportions de protéines , de glucides, et de fibres ; et en y ajoutant si besoin des compléments alimentaires sous forme de pilules énergisantes.
Tout cela est intéressant pour appliquer le proverbe que j’évoquais la semaine dernière : « un esprit sain, dans un corps sain ». Et aussitôt, je vous invitais à écrire le mot « sain » avec un « t » : « un esprit saint, dans un corps saint ».
En effet, sommes-nous toujours aussi attentifs et cohérents face à nos faims spirituelles ? … à nos nourritures affectives ? … et à nos aspirations profondes ?
C’est peut-être la question que nous posent les textes de ce jour : De quoi ai-je faim ?
Qu’est-ce qui me fortifie réellement ?
Quel est ce pain descendu du ciel qui vient mettre de la hauteur d’esprit dans ma vie ?
Ce pain venu du ciel nous rassasie :
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang n’aura plus jamais faim… n’aura plus jamais soif ».
Mais, ce pain venu du ciel pourtant va creuser en chacun de nous une autre faim : celle de devenir chaque jour davantage humain ; de nous lever ; marcher, et aller vers vers nos frères.
« Lève-toi et mange », dit l’ange à Élie, dans la première lecture.
Cet appel venu du ciel, survient au moment où le prophète est fatigué : « C’en est trop ! Maintenant, Seigneur reprends ma vie. Je ne vaux pas mieux que mes pères.
Puis il s’étendit sous le buisson et s’endormit ».
Dans l’évangile : en disant « Moi, je suis le pain descendu du ciel », c’est comme si Jésus donnait encore davantage d’importance à cette ancienne invitation de l’ange qui s’adressait à Elie.
Le Pain que Jésus donne c’est sa chair, donnée pour la vie au monde. C’est comme si Jésus nous disait : Ne cherche pas à ce que ta vie soit seulement appétissante, mais veille à ce qu’elle soit nourrissante, pour la vie du monde, c’est à dire : pour toi et les autres.
Pour appliquer cela Saint Paul écrivait aux éphésiens, propose deux méthodes :
« Soyez plein de générosité et de tendresse » dit-il.
Générosité, certes en argent… et n’oublions pas la quête de tout à l’heure : elle permet à notre paroisse et à notre diocèse d’avoir les moyens financiers pour accomplir concrètement sa mission …
Mais aussi, et surtout, générosité en ouverture aux autres.
Et cela passe par une attitude tellement délicate à mettre en œuvre : celle de l’écoute.
Une écoute bienveillante qui accueille les conseils donnés, par les autres à notre égard, comme un bienfait et non comme des reproches.
Et la tendresse. Celle qui voit l’autre comme « un aimant », plus que comme « un repoussoir ».
Un aimant qui attire comme l’amour : une huile qui vient assouplir nos chemins tortueux de soupçons vis à vis des autres.
« Les autres » : c’est à dire cet « autrui » qui est évalué systématiquement comme une danger potentiel ; un ennemi méchant ou menteur qui ne chercherait qu’une seule chose : nous abîmer et nous détruire.
Cette tendresse, c’est « la chair donnée pour la vie du monde ».
Ce que j’évoque là, ce n’est pas de la morale de ma part.
Ce que je dit là : je commence à le dire à moi-même ; pour mon propre compte.
Mais je le dis aussi à tous ceux dont l’existence a té marquée par des événements douloureux… des événements qui, souvent ont endurcit leur cœur.
Cela demande une transformation intérieure.
Cette transformation qu’annonçaient les prophètes trouve son achèvement en Jésus-Christ .
Désormais, ceux et celles qui mettent leur foi en lui, voient leur vie spirituelle de transformer en profondeur et ils font l’expérience d’une communion mystérieuse à cet amour qui unit Dieu le Père à son Fils.
Accueillant le Christ qui se donne à nous comme nourriture spirituelle, nous devenons les hôtes intimes de l’Esprit Saint et nous sommes alors appelés à marcher nous aussi vers la montagne de l’Horeb, vers la maison de Dieu, pour vivre éternellement avec lui.
Alors : « Lève-toi et mange ! » puis « Lève-toi et marche ! »