18ème Dimanche du Temps Ordinaire

L'Evangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    quand la foule vit que Jésus n’était pas là, 
ni ses disciples, 
les gens montèrent dans les barques 
et se dirigèrent vers Capharnaüm 
à la recherche de Jésus. 
    L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : 
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » 
    Jésus leur répondit : 
« Amen, amen, je vous le dis : 
vous me cherchez, 
non parce que vous avez vu des signes, 
mais parce que vous avez mangé de ces pains 
et que vous avez été rassasiés. 
    Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, 
mais pour la nourriture qui demeure 
jusque dans la vie éternelle, 
celle que vous donnera le Fils de l’homme, 
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » 
    Ils lui dirent alors : 
« Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » 
    Jésus leur répondit : 
« L’œuvre de Dieu, 
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » 
    Ils lui dirent alors : 
« Quel signe vas-tu accomplir 
pour que nous puissions le voir, et te croire ? 
Quelle œuvre vas-tu faire ? 
    Au désert, nos pères ont mangé la manne ; 
comme dit l’Écriture : 
Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » 
Jésus leur répondit : 
« Amen, amen, je vous le dis : 
ce n’est pas Moïse 
qui vous a donné le pain venu du ciel ; 
c’est mon Père 
qui vous donne le vrai pain venu du ciel. 
    Car le pain de Dieu, 
c’est celui qui descend du ciel 
et qui donne la vie au monde. »
    Ils lui dirent alors : 
« Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
    Jésus leur répondit : 
« Moi, je suis le pain de la vie. 
Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; 
celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Jn 6, 24-35

L'homélie

Donner du sens à notre vie

Comme moi, avez-vous essayer d’analyser la différence d’ambiance qui existe chez les français , entre le mois de juin et aujourd’hui ?

Il me semble qu’avec la récolte de médailles aux jeux olympiques, la France ait momentanément oublié son sport national de prédilection : celui … de … rouspéter…

« Récriminer » … cela ne date pas d’hier :

Souvenons-nous des hébreux dans le désert ; « Toute la communauté d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron « Ah, nous aurions dû rester en Égypte… nous étions assis près des marmites de viandes et nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez sortir d’Égypte pour nous faire mourir de faim tout ce peuple assemblé ! ».

On peut passer toute sa vie à rouspéter, comme les hébreux.

Aucune élévation : la foule reste à un niveau bassement matériel : avoir de quoi manger et se divertir.

« Du pain et des jeux » : c’est ce que réclamaient les romains décadents.

« De la consommation et de la distraction » : c’est ce dont se contentent la plupart de nos contemporains.

Satisfaire nos désirs les plus terre à terre et nous distraire, nous divertir, nous amuser.

Oh, je n’ai rien contre le sport. Au contraire ! C’est une activité qui porte beaucoup de vertus. Le courage ; la volonté de progresser, la fidélité dans entraînement. Le besoin de s’épanouir : promouvoir « un esprit sain dans un corps sain ». Allez ! … nous en connaissons tous : peut-être nous-mêmes ou parmi nos proches qui pratique une activité sportive : Tous ceux qui ont besoin de se divertir, de se changer les idées, d’évacuer tout le stress accumulé pendant la semaine. Le sport permet de retrouver du sens à notre existence ; le sens de l’engagement, de l’entraînement ; de l’effort au quotidien pour se préparer à la compétition. Le sport, en tant qu’activité qui fait grandir et qui rend heureux.

Pourtant, sans vouloir être pessimiste, j’ai bien peur que ce qu j’évoquais il y a un instant « du pain et des jeux » soit le divertissement du moment.

Et que nous retrouverions bien vite, dès le mois de septembre, notre inclinaison favorite : rouspéter … et particulièrement rouspéter contre un nouveau gouvernement qui sera incapable de diriger la politique générale de notre pays.

Chers amis : combien rencontrons-nous de personnes fatiguées, ou même dépressives, autour de nous !Combien de gens désabusés, blasés, qui se lèvent le matin en traînant des pieds, n’ayant plus le goût d’aller au travail, parce qu’ils se sont trompés d’objectif.

Saint Paul ose dire les choses clairement. L’avez-vous entendu dans la deuxième lecture ?

« Frères, il faut vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur ».

Alors, frères et sœurs bien aimés dans le Christ Jésus : nous qui croyons en un autre Dieu que celui des dieux grecs de l’Olympe, allons-nous enfin oser témoigner – Autour de nous, là où nous vivons, au sein de nos familles – qu’il existe un autre bonheur ? Un bonheur bien plus grand ; celui de croire en ce Dieu qui ne sait faire qu’une seule chose : aimer … au point que, comme du bon pain, il se laisse manger et qui donne ainsi la vie au monde ! En un mot : avons-nous suffisamment de foi ?

Pourquoi venons-nous à la messe le dimanche ? Est-ce uniquement pour « accomplir notre devoir de chrétiens »?A quoi pensons-nous quand nous recevons la communion ? Avons-nous vraiment que c’est Jésus vivant qui vient nourrir notre vie et la transformer radicalement ?

« Celui qui vient à moi, dit Jésus, n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif »

« Plus jamais »… c’est bien davantage que la durée des jeux olympiques et para-olympiques. Il nous faudra trouver le sport favori que Jésus lui-même a pratiqué assidûment : Aimer et être aimer … jusqu’à donner sa vie pour ceux que l’on aime.

Nourrissons-nous du pain vivant descendu du Ciel : « qui mange ma chair et boit son sang, demeure en moi », dit Jésus : « Qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle ».

Père Dominique Lemahieu

Wambrechies , le 4 août 2024