Premiers scrutins pour 5 catéchumènes.
L'Evangile
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Le premier jour de la semaine,
à la pointe de l’aurore,
les femmes se rendirent au tombeau,
portant les aromates qu’elles avaient préparés.
Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau.
Elles entrèrent,
mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
Alors qu’elles étaient désemparées,
voici que deux hommes se tinrent devant elles
en habit éblouissant.
Saisies de crainte,
elles gardaient leur visage incliné vers le sol.
Ils leur dirent :
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant
parmi les morts ?
Il n’est pas ici,
il est ressuscité.
Rappelez-vous ce qu’il vous a dit
quand il était encore en Galilée :
‘Il faut que le Fils de l’homme
soit livré aux mains des pécheurs,
qu’il soit crucifié
et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »
Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites.
Revenues du tombeau,
elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
C’étaient Marie Madeleine, Jeanne,
et Marie mère de Jacques ;
les autres femmes qui les accompagnaient
disaient la même chose aux Apôtres.
Mais ces propos leur semblèrent délirants,
et ils ne les croyaient pas.
Alors Pierre se leva et courut au tombeau ;
mais en se penchant,
il vit les linges, et eux seuls.
Il s’en retourna chez lui,
tout étonné de ce qui était arrivé.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Lc 24, 1-12
L'homélie
Qu’est-ce qu’un Homme ? Qu’est-ce qui distingue le genre humain du genre animal ?
Le Philosophe Paul Ricoeur dit que « l’homme est une histoire ».
Non pas une histoire comme en racontent nos grands-mères. Mais ce qui fait un homme, c’est qu’il entre dans
un récit historique : de générations en générations.
C’est ce que nous venons de faire, depuis le début de cette veillée pascale :
Comme on le fait lors des longues soirées d’hiver, autour de la cheminée de la maison familiale, nous avons
ouvert le livre de notre Histoire : la Bible.
Il en a fallu du temps, pour Dieu, afin de former son Peuple : le créer (livre de la Genèse), le délivrer de la
tyrannie de l’Egypte (livre de l’Exode) ; puis de celle de Babylone (livre d’Ezechiel).
La Bible, c’est le livre qui raconte comment des hommes se sont mis à croire en Dieu.
Chacun de nous a son histoire personnelle : les évènements qui ont construit son expérience de foi.
Pour quelques-uns ce fut tout simple, comme naturel, parce que immergés depuis leur naissance dans une
famille de croyants.
Pour d’autres ce fut plus compliqué.
Je m’émerveille de la diversité de vos histoires personnelles : Cheyenne, Léa, Ninon, Sandra et Jacques.
Chacun de vous est un être singulier. Et pour chacun de vous, Dieu s’y est pris différemment pour vous
conduire jusqu’à ce soir, où vous allez recevoir en toute liberté les trois sacrements de l’initiation chrétienne :
Le baptême ; la confirmation et l’Euchraristie.
Ce que vous allez vivre ce soir est une expérience spirituelle. Dieu lui-même va agir. Il va vous toucher :
jusqu’au cœur de l’histoire de votre vie. Ce que vous allez vivre ce soir, vous ne l’oublierez jamais !
Cela sera gravé définitivement ; imprégné jusqu’au plus intime de votre être : jusqu’à la fin de votre existence.
Peut-être, vous arrivera-t-il, ce soir ou demain de nous dire merci.
Mais pourtant, c’est à nous, communauté chrétienne, de vous dire merci !
Oui : merci de permettre, à chacun de nous ce soir, de reprendre conscience du don extraordinaire que Dieu a fait
et continue à faire, chaque jour de notre vie, individuellement et collectivement.
Chaque jour, en effet, avec une infinie délicatesse, avec une infinie tendresse, avec un infini respect Dieu nous
sauve de notre animalité pour nous donner d’être davantage humain.
Davantage humains, les uns avec les autres ; davantage humain les uns pour les autres !
Chaque matin, en nous mettant debout, avec une infinie délicatesse, avec une infinie tendresse, avec un infini respect
Dieu nous relève : Dieu nous suscite ; Dieu nous re-suscite ; Dieu nous ré-ssuscite.
Nous sommes ce soir au cœur de la foi : la mort et la résurrection de Jésus, le Christ.
Ce n’est pas seulement une histoire qui s’est passée il y a 2000 ans.
Cette mort et cette résurrection de Jésus, c’est notre histoire.
C’en est devenu l’élément constitutif de notre existence. Comme si c’était désormais inscrit dans notre ADN.
Parfois, comme ce fut le cas pour les apôtres du passage d’évangile de ce soir, « ces propos nous semblent délirants ».
C’est ce que l’on appelle « le doute ». Et il ne faut pas en avoir peur.
Car d’autres fois – et c’est ce soir – nous sommes convoqués à contempler le tombeau vide :
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité !
Vous souvenez-vous du refrain que je vous ai fait chanter, il y a 40 jours, le mercredi des cendres ?
Reprenons-le tous ensemble ce soir :
« Christ est ressuscité des morts ! Par sa mort il a vaincu la mort !
A ceux qui sont dans les tombeaux il a donné la vie » !