20ème Dimanche du Temps Ordinaire

L'Evangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
    « Moi, je suis le pain vivant, 
qui est descendu du ciel : 
si quelqu’un mange de ce pain, 
il vivra éternellement. 
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, 
donnée pour la vie du monde. »
    Les Juifs se querellaient entre eux : 
« Comment celui-là 
peut-il nous donner sa chair à manger ? » 
    Jésus leur dit alors : 
« Amen, amen, je vous le dis : 
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, 
et si vous ne buvez pas son sang, 
vous n’avez pas la vie en vous. 
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang 
a la vie éternelle ; 
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 
    En effet, ma chair est la vraie nourriture, 
et mon sang est la vraie boisson. 
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang 
demeure en moi, 
et moi, je demeure en lui. 
    De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, 
et que moi je vis par le Père, 
de même celui qui me mange, 
lui aussi vivra par moi. 
    Tel est le pain qui est descendu du ciel : 
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. 
Eux, ils sont morts ; 
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Jn 6, 51-58

L'homélie

Soyons fou d'amour !

Dans la seconde lecture, nous avons entendu saint Paul nous dire :
« Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages »
Cette recommandation de Paul, je la comprends, mais je ne l’approuve pas totalement pour notre Eglise contemporaine.
Car je trouve qu’en notre siècle, nous les chrétiens somme trop sages… Peut-être trop frileux… malgré la météo de ces derniers jours.
Trop frileux, c”est-à-dire à mon avis, manquant peut-être un peu d’audace.
L’Eglise du 21 ème siècle ne dérange personne. A tel point que la plupart de nos contemporains relèguent la foi dans le domaine de la vie privée, et non pas de la vie publique.
Je pense qu’il manque aux chrétiens d’aujourd’hui comme un grain de folie, qui étonne, bouscule, et pourquoi pas qui ose déranger
Lorsque Jésus proclame « Si quelqu’un mange ma chair et boit mon sang, il a la vie éternelle »
il sait qu’il va étonner, bousculer, et déranger. Du coup il est traité de fou.
Il a été traité de fou et de perturbateur lorsqu’il est allé mangé chez les pécheurs.
Il a été traité de fou et de perturbateur lorsqu’il s’est prétendu être le Fils de Dieu, l’envoyé de Dieu, l’égal de Dieu.
Il a été traité de fou et de perturbateur lorsqu’il a promis que le Temple, qu’il était, serait reconstruit en 3 jours.
Il a été traité de fou et de perturbateur lorsqu’il a annoncé sa passion, sa mort et sa Résurrection !
Mais… revenons à saint Paul.
Certes, aux éphésiens, dans la lettre que nous avons lue aujourd’hui, il demande d’être sage.
Des sages… mais pas des timides, ou des timorés. Il demande de chercher quelles est la volonté de Dieu.
Aux corinthiens, il dira : « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages » (1 co 1,25 ; 27)
Alors, chers amis, afin de ne pas être couvert de confusion, comme le dit Saint Paul, osons être fou.
Osons être fou…
fous d’amour :
Fous d’amour pour aimer sans mesure, aimer sans calcul, aimer jusqu’à accepter de souffrir par amour des autres.
Osons être fou…
Fous d’optimisme… non pas un optimisme candides qui dit que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes »
Mais des optimistes réalistes, qui tout en étant conscient du mal qui existe dans le monde, ne désespèrent jamais du lendemain.
Osons être fou…
Fou de la sagesse de Dieu qui cherchent à connaître quelle est la volonté de Dieu dans nos vies.
Osons être fou…
Fou de l’ivresse de l’Esprit Saint. Soyons des enflammés de Dieu, audacieux, enthousiastes, joyeux et libres.

Seigneur, envoie nous des fous, des fous d’amour.

Père Dominique Lemahieu

Wambrechies , le 18 août 2024