7ème dimanche de Pâques

L'Evangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Jn 17, 11b-19

L'homélie

la joie, la vérité et l’unité retrouvées dans le sacrement des malades

Ensemble, dans un instant, avec quelques uns d’entre nous qui l’ont sollicité, nous allons célébrer le sacrement des malades.
Sans vouloir tirer le texte d’évangile à mon profit, il me semble que les paroles que nous venons d’entendre tombent à pic pour cet évènement dont toute notre communauté paroissiale va pouvoir bénéficier au cours de notre messe dominicale.
Nous sommes au cœur du chapitre 17 de l’évangile selon St Jean. C’est ce que l’on appelle la « grande prière sacerdotale de Jésus ».
Nous l’avons entendu, dans cette prière, Jésus s’adresse à son Père en disant : « Père Saint, je ne te demande pas de retirer mes disciples du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. »
Le Mauvais… C’est ce que l’on a appelé vulgairement « le diable ». Je préfère l’appeler « le Menteur ou le Diviseur » Il est la source de toute maladie physique, morale psychologique ou spirituelle ; c’est-à-dire de tout ce qui abime ce don que Dieu nous a fait depuis notre naissance ; c’est le cadeau le plus précieux au monde : la vie.
Par le sacrement des malades, le Seigneur ne va pas nous retirer du monde. Au contraire ! Le sacrement des malades est destiné à nous donner la force de vivre dans le monde, et de nous battre afin de continuer à vivre ce que nous aurons à vivre sur terre, dans les jours, les semaines, ou les mois à venir.
Le combat auquel nous sommes invités s’articule donc autour d’une triple dimension dont parle l’évangile d’aujourd’hui : la joie, la vérité, l’unité.
« La Joie ».
« Père Saint, je parle ainsi, dans le monde pour qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés ».
La  « joie »… cela peut paraître difficile à comprendre, mais la joie, la vraie joie, elle nous vient de la foi.
La « joie » c’est quelque chose de très profond, qui n’a rien à voir avec les petits bonheurs superficiels. J’oserai même affirmer que l’on eut être en joie tout en étant dans les difficultés, ou dans les larmes : que l’on peut avoir la joie en soi, même quand on est malade.
La joie la plus solide se situe dans cette conviction de la foi en Jésus qui a donné sa propre vie pour nous sauver.
C’est au cœur même des combats, dans les difficultés en tous genres, que nous trouverons la joie de se savoir aimés.
Saint Paul le dit clairement dans sa lettre aux romains : «Ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature,  rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ».
Et cette joie là : personne ne pourra nous la ravir.
« La vérité »
Jésus poursuit : « Père, Sanctifie mes disciples dans la vérité : ta parole est vérité »
Le malin : c’est le menteur par excellence. Il nous enferme dans le mensonge. Et nous le savons bien, lorsque nous mettons le petit doigt dans cet engrenage, nous sommes vite tout entier entraînés dans un cercle infernal, un cercle vicieux duquel nous ne pouvons sortir qu’en reconnaissant notre erreur. La vérité s’enracine tout entier dans la vie de Jésus. Elle est le chemin de la véritable liberté. La vérité c’est Jésus Lui-même.
C’est ainsi que le sacrement des malades est lié au sacrement du pardon et de la réconciliation. C’est la prière qui sera dite sur chacun des malades, dans un instant, tout en faisant l’onction d’huile : « Vous ayant libéré de tout péché, que le Seigneur vous sauve et vous relève ». Ce qui signifie aussi : « qu’il vous relève dans la Vérité. »
« L’unité »
« Père Saint, garde mes disciples unis à ton nom »
Le « Malin », c’est le diviseur. Etymologiquement, nous pourrions l’appeler « le sécateur ». C’est-à-dire celui qui coupe, qui sépare, qui nous détache de toute source vitale.
Pour guérir, il faut retrouver l’intégrité : l’unité, l’unification de notre corps, de notre intelligence, de notre esprit.
L’unité c’est cet élan d’amour dans lequel Dieu nous a tant aimés. Demeurer dans l’unité, c’est demeurer dans l’amour, cet amour qui aime sans mesure : par delà toutes les peurs, toutes les lassitudes et toutes les trahisons.
« Mes bien-aimés, puisque Dieu nous a tant aimé, nous devons nous aussi nous aimer les uns les autres. »
Contre cela le Mauvais, le Menteur, le diviseur n’a aucun pouvoir.
Par le don de Dieu : par ce signe concret de l’imposition des mains et de l’huile qui apaise toute blessure ; mais aussi par cette parole efficace de la prière… Par le sacrement des malades, puissions-nous accueillir l’amour qui sauve le monde et qui fonde notre unité.

Père Dominique Lemahieu

Wambrechies , le 11 mai 2024