« J’aurais encore beaucoup de choses à dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la Vérité tout entière. » (Jean 16. 12 et 13)
Par delà le fait de la venue de l’Esprit sous la forme de « langues » de feu, il y a le mystère unique de notre salut. La messe de ce jour dégage d’ailleurs le contenu de ce mystère qui ne peut ni ne doit être séparé de celui de Pâques et de l’Ascension.
L’Église l’a toujours vécu ainsi puisqu’elle célébrait les sacrements de l’initiation chrétienne dans la nuit de la Pentecôte, comme dans la nuit pascale, toutes deux étant une nuit baptismale qui apporte la lumière de Dieu.

Continuer la mission reçue

Après l’Ascension, le petit groupe des disciples s’était resserré autour de la Mère de Dieu et de Pierre. Ils n’envisagent pas d’arrêter la mission qui leur a été confiée. Ils veulent la continuer, mais il leur manque encore un certain dynamisme de la foi, celui de l’Esprit-Saint.
Dans les semaines qui ont suivi Pâques, ils ont rencontré plusieurs fois leur Seigneur,
le Christ, l’homme qui a vécu quotidiennement avec eux. Ses paroles et tous ses faits et gestes reviennent à leur mémoire et surtout à leur pensée, car il les avait ouverts à la compréhension des Écritures (Luc 24. 45). Dans ces rencontres, il leur avait fait
comprendre qu’ils devaient partir proclamer en son nom, la conversion pour le pardon des péchés (Luc 24. 47). Celui qui le leur a dit, ce n’est plus Jésus de Nazareth, le charpentier devenu messager de la Bonne Nouvelle. C’est désormais Jésus, le ressuscité.
S’ils sont dans la crainte, ils sont tout autant dans l’attente. L’Église est dans l’attente de l’enfantement. C’est la crainte d’une mère qui voit le jour de la naissance s’approcher.
Non pas la crainte peureuse, mais l’attente joyeuse, même si elle est anxieuse. Nous voyons les apôtres préparer l’avenir par l’élection de Matthias afin de remplacer celui qui a quitté « la diaconie et l’apostolat», selon le texte grec (Actes 1. 25).
Nous arrivons ainsi à la fête juive de Shavouot qui célébrait la naissance du peuple d’Israël. Par le don de la loi au Sinaï, l’Alliance est scellée. Dieu fait d’Israël son peuple parmi les nations. « Je vous tiendrai pour mon peuple parmi tous les peuples, car toute la terre est mon domaine. Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation consacrée. » (Exode 19. 5 et 6)

Les apôtres ne sont pas restés sans réfléchir à tout cela durant les dix jours de ce que les Pères de l’Église appellent leur «retraite». Avec Marie qui gardait toute chose en son cœur, ils ont relu « en commençant par Moïse et par tous les prophètes, ce qu’il leur avait dit de lui, » tout au cours de ces années vécues à ses côtés. (Luc 24. 27) Le  groupe apostolique prend à son compte la responsabilité confiée au Peuple de Dieu, parce qu’elle lui a été confiée par le Christ.

L'accomplissement du mystère

La réalité du mystèrede la venue de l’Esprit va les entraîner plus loin encore, quand ils reçoivent ce feu qui descend sur eux et les embrase. Jean-Baptiste le leur avait dit déjà sur les bords du Jourdain «Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu» (Luc 3. 16).
«Je suis venu jeter un feu sur la terre,» leur avait dit le Seigneur (Luc 12. 49) Et leur remontent à la mémoire les dernières paroles du soir du Jeudi, lors du dernier repas pascal et l’envoi en mission, en commençant par Jérusalem jusqu’à toutes les nations.
Dans ce sens, le discours de Pierre est caractéristique. Il commence à s’adresser à ses interlocuteurs immédiats : «Hommes de Judée et de Jérusalem » (Actes 2. 14). Mais tout de suite, il parle d’Israël, c’est-à-dire de tout le Peuple choisi. Il rappelle les prophètes, Joël et David qu’il cite pour évoquer les tentes du Sinaï (Actes 2. 26) « Ma chair campera dans l’Espérance. Il reprend les paroles de Jean-Baptiste et la promesse que leur avait faite Jésus : «Vous recevrez l’Esprit de Vérité.» «Repentez-vous, que soit baptisé chacun de vous au nom de Jésus-Christ, pour la remise des péchés et vous recevrez le don de l’Esprit» (Actes 2. 38).
Ceux qui écoutent, reçoivent Pierre, et comprennent son discours, chacun dans la langue de son pays. Il s’agit bien de toutes les nations. C’est le signe que l’affirmation du Sinaï s’accomplit : «Toute la terre est mon domaine.» C’est le signe que s’accomplit la parole de Jésus. A Jérusalem, Dieu réalise l’universalité du don qu’il nous a fait en son Fils. L’Alliance se réalise en plénitude.
Cette fête de la Pentecôte en est à la fois la conclusion et l’initiation au travers des siècles. C’est la naissance du nouveau Peuple de Dieu, la naissance de l’Église, car c’est ainsi que nous devons la considérer : elle réalise dans le temps et à travers toute la terre, la vie de Dieu parmi les hommes

“Ce samedi 18 mai en l’église Saint-Paul à Saint-André-lez-Lille, une jeune adulte, Éléa, a reçu les sacrements du baptême, de la confirmation et l’eucharistie.
Rendons grâce à Dieu pour ce nouvel enfant de Dieu et prions pour Éléa.”
Merci beaucoup !