Homélie du samedi 25 décembre 2021 – Jour de Noël

Nous avons entendu dans la seconde lecture tirée de la lettre aux hébreux quelque chose de fondamental pour comprendre la fête d’aujourd’hui :

« A bien des reprises, dans le passé, Dieu a parlé à nos père par les prophètes.
Mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils ».

Dieu parle. Dieu communique. Dieu veut entrer en relation.

Puis nous avons écouté ce passage d’évangile : C’est le tout début de l’évangile selon Saint Jean :

« Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu…
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… »

Tout ce que Dieu n’avait cessé de dire depuis des siècles, et même des millénaires, à travers les multiples langages humains des prophètes, des mystiques et des saints, il nous le dit en une seule « Parole »,
cette Parole qui s’est faite chair, Jésus-Christ, son Fils.

Par lui, Jésus ; avec Lui, Jésus ; et en Lui, Jésus Dieu nous livre l’intégralité de son message.

Rendez-vous compte, chers amis, toutes ces paroles, toutes ces révélations, qui ont été faites depuis la création
du monde, jusqu’à nos jours, se trouvent intégralement résumées dans cette Parole de Dieu qu’est Jésus-Christ,
le Fils de Dieu devenu homme.

Alors, pour moi, Noël c’est d’abord cela : La Parole de Dieu est devenue quelqu’un. Et ce « quelqu’un c’est Jésus ».

Pourtant Noël reste un mystère. J’oserai même dire : un paradoxe !

La voici la Parole de Dieu : Un bébé qui vient de naître.

C’est quand même assez curieux, ne trouvez-vous pas ?

Qui aurait pu imaginer que Dieu puisse nous parler à travers la personne d’un petit enfant ; Un bébé !

Eh oui ! Si on croit vraiment au mystère de l’incarnation ;
si on croit que Jésus est né il y a 2000 ans à Bethléem, eh bien Dieu, qui est Parole, va commencer par perdre la parole !

Pourquoi ? Pourquoi donc Dieu, qui est Parole, a-t-il commencé son existence terrestre en perdant l’usage de la parole ?
Tout simplement pour apprendre à parler le langage des hommes. N’oublions pas que Jésus va grandir dans un village de Galilée à Nazareth. Et pendant 30 ans, le Verbe de Dieu ne va pas faire de bruit.
Il va s’enraciner dans la vie quotidienne de l’humanité.

Dieu lui-même accepte de se déposséder. Il accepte de se taire, pour apprendre notre langage.

Et avec des mots d’hommes, essayer de nous dire les mots de Dieu.

Et ces mots divins sont des mots de vérité. De vérité en actes.

Comment Dieu pouvait-il faire autrement que de se faire petit enfant, pour tout résumer en 3 petits mots :
trois mots humains. Trois mots où tout est dit. Trois mots qui disent le lien désormais indissoluble
entre Le Créateur et sa création. Trois mots humains qui contiennent l’essence même de tout l’univers.
Trois mots d’enfants. Trois mots d’épousailles : JE T’AIME.

A chaque fois que dans notre vie, nous prononçons ces trois mots.
A chaque fois que nous posons des actes d’amour dans notre vie, des actes humains, des actes humanisant,
à chaque fois que nous remettons un homme ou une femme debout dans la vie, nous avançons dans la création de Dieu.

Ne sommes-nous pas sur terre uniquement pour cela ? Pour apprendre ; pour avancer dans la création ;
pour expérimenter cette parole d’homme qui, de toute éternité, est une parole divine : JE T’AIME.

Avançons dans notre humanité.
Avançons vers Jésus : vrai Dieu – Vrai homme.

« Et le Verbe s’est fait chair. Et il a habité parmi nous ».

Joyeux Noël à tous.