Homélie du samedi 18 décembre 2021 (messe anticipée du dimanche)
Visitation ; Réconciliation !
Ce soir, j’espère ne pas être trop compliqué, et vous perdre en route, au cours de mon homélie…
Je vous propose en effet de faire un peu d’histoire et de géographie…
C’est étonnant cette première lecture, vous ne trouvez pas ?
Elle est tirée du livre d’un prophète : Michée… Un prophète pas très connu :
Michée vécut à peu près à la même époque que le prophète Isaïe, c’est-à-dire environ 700 ans avant Jésus.
Un prophète : ce n’est pas un devin.
Un prophète, c’est un homme choisi par Dieu. C’est Dieu qui parle à travers la bouche d’un homme.
Cela se passait 700 ans avant Jésus Christ… Un temps difficile pour le peuple hébreu : deux royaumes…
– Israël au nord. Un pays riche, grâce à son climat tempéré, sa verdure et son agriculture
– Juda au sud. Un pays aride, parsemé de désert… et pourtant siège de Jérusalem.
Forcément, c’est le pays riche qui fait la convoitise de ses ennemis.
A l’époque du prophète Michée donc : Israël, au Nord de la Terre sainte, va subir l’assaut des Assyriens.
Israël perd la guerre ; et les peuples de la Mésopotamie occupent, alors, une partie de la Terre promise.
C’est dans ce contexte historique que vit le prophète Michée : l’écart entre les riches et les pauvres s’est élargi, la situation sociale est déplorable, et les gens semblent ne plus croire en rien. Ils se détournent de Dieu, et s’opposent par toutes sortes de querelles contre le pouvoir religieux et le pouvoir politique de l’époque.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ?
Parce que, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ça ressemble beaucoup à la situation sociale, économique et politique de notre pays, qui entre déjà dans une pré-campagne électorale…
Et ça ressemble beaucoup à de nombreux pays du monde : où l’écart entre les riches et les pauvres, devient scandaleux.
A tel point que des migrants sont prêts à périr dans la mer du Nord, sur des canaux pneumatiques, pour parvenir en Angleterre, afin d’échapper à leurs conditions misérables.
Oui, c’est étonnant ce texte de la première lecture, car 700 ans avant la naissance de Jésus, par la bouche du prophète Michée, Dieu annonce des choses très précises : Vous avez entendu ?
« C’est à Bethléem, dans le royaume de Juda, que naitra un chef ». (Jésus ?)
Il sera issu « de celle qui doit enfanter » (Marie ?)
« Ce fils se dressera, et sera le berger » de Juda et d’Israël… Le Berger… le bon pasteur… (Jésus ?)
« Il sera grand par la majesté du nom du Seigneur » (Jésus !)
« Et lui-même sera la paix » : Jésus !
… Dieu, par la bouche d’un homme, avait donc annoncé cela, 700 ans avant que ça n’arrive.
Mais venons-en à l’évangile…
« En ces jours là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée ».
Elisabeth habitait donc près de Jérusalem : dans les montagnes de Juda. L’ancien royaume du sud.
Marie et Joseph habitait Nazareth, au Nord : dans l’ancien royaume d’Israël !
Par la visite de la sainte Vierge, Marie, à sa cousine Elisabeth, c’est donc la pleine réconciliation qui s’opère entre le royaume d’Israël au nord et de Juda au sud.
Les deux femmes sont enceintes : Elisabeth attend Jean-Baptiste. Marie attend Jésus.
« Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle.
Alors Elisabeth fut remplie d’Esprit Saint ».
Chers amis… C’est ce que je vous souhaite à vous tous qui vous préparez à célébrer dans une semaine l’anniversaire de la naissance du « Prince de la réconciliation entre tous les peuples de la terre : Jésus, Prince de Paix ! »
Heureux sommes-nous, nous qui croyons à l’accomplissement des paroles qui nous furent dites il y a 2000 ans, de la part du Seigneur ! Nous allons être « remplis d’Esprit Saint » !
