Homélie du mardi 1er novembre 2022
Tous saints !
Solennité de la Toussaint -Année C
Comme chaque année, en ce 1 er novembre, beaucoup d’entre nous iront dans les cimetières pour fleurir les tombes
d’un membre de leur famille ou d’un ami.
Pourtant, il serait plus logique d’y aller demain. Car c’est le 2 novembre, et non pas aujourd’hui, que nous
commémorons « nos fidèles défunts ».
Bien sûr, pour être officiellement déclaré « saint » sur la grand place de la basilique Saint Pierre du Vatican,
il faut avoir fait ce grand passage à travers la mort, et vivre auprès du Seigneur, « dans la cité du ciel, notre mère
la Jérusalem d’en haut » comme le dit la préface que je prononcerai tout à l’heure : « C’est là que nos frères les saints,
déjà rassemblés, chantent la louange de Dieu le Père ».
Néanmoins, l’appel à la sainteté s’adresse à tous les vivants : les vivants « dans l’au-delà » ; mais aussi les
vivants d’ici et d’aujourd’hui.
L’appel à la sainteté s’adresse donc à chacun d’entre nous : Oui, nous sommes tous appelés à être des saints
en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve.
Tu es marié ? Sois un saint ! en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait
pour l’humanité toute entière.
Tu es un travailleur ? Sois un saint ! en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail, au service
de tes frères.
Tu est père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois un saint ! en élevant tes enfants dans l’amour, avec
tendresse et patience pour leur enseigner à suivre Jésus.
Tu es célibataire ou veuf ? Sois un saint ! en donnant de ton temps pour les autres, dans l’action et dans la prière.
As-tu de l’autorité ? Sois un saint ! en lutant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels, et
en accueillant même les injustes critiques.
Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. Permets que tout soit ouvert à Dieu
et pour cela choisis-le : choisis Dieu sans relâche. Ne te décourage pas. Avec confiance et humilité laisse agir
en toi la force de l’Esprit Saint, pour que ce soit possible. Car la sainteté, au fond, c’est le fruit de l’Esprit Saint
dans ta vie.
Oui : « Courage » ; « confiance » ; et « humilité ». Telles sont les trois vertus essentielles pour devenir un saint.
On s’imagine parfois les saints comme étant des personnes parfaites, sans aucun défaut. Ce n’est pas vrai !
Les saints et les saintes, ont été des hommes et des femmes comme tout le monde. Relisez l’histoire de leurs vies :
La plupart ont eu un caractère « bien trempé », rugueux même parfois. Tous ont vécu des échecs à un moment
donné de leur existence. Ils se sont trompés ; ils ont même doutés. Mais à chaque fois ils se sont relevés. Ils ont
demandé pardon. Ils ont pris la leçon de leurs erreurs passées et se sont remis en marche vers l’avenir.
« Courage, confiance et humilité ». ces trois vertus correspondent bien à l’évangile des béatitudes.
Vous avez sans doute remarqué que ce texte est rempli de paradoxes : heureux les pauvres ; heureux ceux qui pleurent ;
heureux êtes-vous si l’on vous insulte ; heureux ceux qui sont persécutés !…
En fait, Jésus lui-même – et peut-être lui-seul –, a vécu ces béatitudes parfaitement :
Heureux les pauvres… « le Fils de l’homme n’a pas de pierre où reposer sa tête ». (Mt 8, 20)
Heureux ceux qui pleurent… « Jésus a pleuré sur Jérusalem ». (Lc 13,34)
Heureux si l’on vous insulte… « insulté, flagellé, soumis aux crachats » (Mc 14, 65)
Heureux ceux qui sont persécutés… « La croix de Jésus est notre emblème ». (Galates 6, 14)
Et pourtant, Jésus n’a cessé de proclamer et de vivre pleinement la douceur, la miséricorde, et la pureté de cœur.
Nous savons bien que « la vie n’est pas un long fleuve tranquille ». Cela fait partie de notre condition humaine.
Néanmoins, nous sommes tous appelés à prendre exemple de celles et ceux qui constituent cette foule immense
de « bienheureux » qui, dès ici bas, ont suivi le Christ.
Ils se sont battus pour davantage de justice, de paix et de fraternité dans le monde des vivants. C’est le sens
qu’ils ont donnés à leur vie. Ils y ont trouvé leur bonheur au cours de leur existence. Ils ont reçu la couronne de gloire.
Leur récompense est grande dans les cieux.
Telle sera aussi la nôtre… à n’en pas douter !
