Homélie du jour de Pâques, Dimanche 17 avril 2022
La joie de vivre plus forte que nos tristesses
Nous venons de vivre les 3 jours les plus importants de l’année pour notre foi.
Jeudi nous avons fait mémoire de ce Dieu qui, en Jésus, se met à genoux : aux pieds de ses disciples.
Vendredi nous avons médité jusqu’où peut aller l’amour : avec courage Jésus nous a montré que Dieu n’était pas indifférent à nos souffrances quotidiennes. Lui-même a voulu vivre cela : il est allé jusqu’à vouloir expérimenter lui-même la mort.
Hier soir, Un feu nouveau s’est allumé : une lumière qui a le pouvoir d’illuminer toute notre vie.
Ce matin : dimanche ; Jour du Seigneur. Jour de victoire et jour de joie. Jour de résurrection. Le tombeau est vide : Marie Madeleine arrive la première. Va trouver Pierre et Jean.
Tous les deux se rendent au cimetière. ils entrent ; ils voientt ; et ils croient.
Pourtant que voient-ils ? Rien. Absolument rien, si ce n’est qu’il n’y a plus personne dans le tombeau.
Alors, peut-être que quelques uns d’entre vous, et moi aussi parfois, se demandent si tout cela est vrai ?
Notre foi repose sur le témoignage de gens qui, avant nous, ont cru…. Mais est-ce que c’est vrai ?
Autrefois, nos ancêtres croyaient par peur de Dieu.
On leur avait décrit un Dieu vengeur, un Dieu punisseur.
Aux enfants on disait : « si tu n’es pas sage le petit Jésus va te punir ».
Aux adultes on disait : « si vous ne croyez pas en Dieu, vous irez en enfer ».
Alors les gens croyaient… Ils croyaient parce qu’ils avaient peur de Dieu.
Aujourd’hui nous avons peut-être basculé d’un autre côté : peur de croire.
Notre société contemporaine se reconnaît aisément dans les valeurs chrétiennes.
Mais avouons-le : il n’est pas du tout évident aujourd’hui de s’affirmer comme croyant dans notre quotidien : dans nos associations, dans notre profession, à l’école, ou même en famille.
Croire de peur… Ou peur de croire ?…
Ce matin de Pâques, vous papa et maman de Samuel qui avez demandé à ce que votre fils soit baptisé, j’espère bien que vous ne demandez pas le baptême par peur ; comme je l’entends encore parfois : « Vous savez, monsieur l’abbé, on ne sait jamais, s’il lui arrivait quelque chose, il vaut mieux qu’il soit baptisé. »
Si vous demandez le baptême pour Samuel, c’est parce que vous croyez : vous souhaitez transmettre ce que vous-même vous avez reçu. Eh bien, voyez-vous, rien qu’en faisant cela, vous entrez dans cette magnifique lignée de relais que l’on se passe de témoin en témoin, de génération en génération.
Cela a commencé par une femme : Marie Madeleine.
Elle a été raconter son expérience à deux hommes : Pierre et Jean. Eux-mêmes ont eu la chance de voir le tombeau vide. Ils n’ont pas pu garder cela pour eux, en secret.
Voilà 2000 ans que, de génération en génération, le passage de témoin se réalise.
Comment devons-nous faire, nous qui vivons au 21ème siècle ?
Notre première attitude doit être celle de l’optimisme et de la joie.
Témoigner du Christ ressuscité doit faire de vous des personnes animées par la joie !
La résurrection du Christ nous rend impossible de croire, dans quelque circonstance de notre vie,
et en quiconque, que tout est définitivement perdu.
Ainsi notre regard doit s’orienter vers la vérité, la beauté et la noblesse que Dieu a mis en chaque personne humaine. Chacun a droit à la vie. A la dignité. Au respect dû à tous les enfants de Dieu.
Oui, sourions ! Positivons ! Malgré toutes les difficultés que notre monde connaît, la vie reste le plus beau cadeau que Dieu nous ait fait. Ne l’abimons pas… N’abimons pas la vie !
La vie s’est manifestée. Christ est ressuscité ! Alleluia !
