Homélie du dimanche 26 décembre 2021 – Sainte Famille
La Sainte Famille
Hier samedi, c’était Noël. Jésus grandit vite… Hier, c’était sa naissance. Aujourd’hui, il a déjà 12 ans !
En ce dimanche nous fêtons en effet : La « sainte famille ».
Et chaque année… j’ai bien du mal à prononcer une homélie sur le sujet !…
Car je pense à vous, chers amis qui, immanquablement de près ou de loin, êtes touchés par des blessures familiales :
– Des mésententes dues à des héritages mal gérés ;
– Des paroles dites parfois il y a longtemps mais qui ont fait mal à tout jamais ;
– Des divorces qui furent parfois nécessaires parce que la situation du couple était devenue invivable,
– Des situations professionnelles qui ont causé des éloignements géographiques et qui, petit à petit, ont amoindris les liens affectifs.
Je pense à vous, veufs et veuves, ayant vécu la déchirure de la séparation avec celui, ou celle, à qui vous aviez voué toute votre existence.
Je pense à vous, qui êtes en couple, mais qui ne pouvez pas avoir d’enfants.
Je pense à vous, célibataires, ayant choisi ou non cette situation et qui, par fidélité à votre état de vie, n’avez pas eu la joie de fonder une famille.
Que dire au sujet de la famille ? Que dire au sujet de la « sainte famille » ?…
Eh bien peut-être tout simplement : qu’elle est « sainte »…
Pourtant, peu ou prou, c’est une vérité nécessaire : la sainteté n’est jamais « un long fleuve tranquille » !
Avant de contempler la Sainte famille de Nazareth avec Joseph, Marie et l’enfant Jésus, je commencerai par regarder la famille de Dieu lui-même. Car en Dieu aussi il y a comme une famille : Ils sont trois : le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Ne serait-ce que leur nom : Si le « Père » est père ; et si le « Fils » est fils ; c’est que d’une certaine façon, ils sont une famille, non ? Et j’oserai dire : un « père » ; un « fils » ; et, à travers la figure du Saint Esprit une « mère » !…
Car il y a certainement une part de féminité dans la personne du Saint Esprit : La fécondité ; la sagesse ; la sensibilité ; l’affectivité d’une mère, sont des attributs que l’on peut deviner dans la troisième personne de la Très Sainte Trinité.
Ils sont trois… et il faut au moins être trois pour être une famille. Sinon, à deux : ce n’est pas une famille, c’est un couple.
Pour devenir une famille, il faut que l’enfant vienne faire irruption dans le couple afin de modifier les relations binaires, c’est-à-dire un vis-à-vis souvent très confortable, mais dans lequel le couple peut s’enfermer sans s’en apercevoir. L’enfant devient alors de façon positive… si j’ose dire : l’élément perturbateur qui vient rompre la routine
du « « je t’aime – tu m’aime » ; et ça nous suffit ».
Au bout du compte, quand on y réfléchit, c’est bien l’enfant qui fait passer le couple à : une famille !…
Venons donc-en à la « Sainte Famille » de Nazareth : Joseph ; Marie et Jésus.
Je parlais de l’enfant comme « élément perturbateur »…
Il me semble, lisant les évangiles de l’enfance chez saint Luc ou saint Matthieu, que ce fut réellement le cas avec Jésus : Rien que pour l’accouchement, Marie et Joseph n’ont pas trouvé de lieu pour mettre confortablement Jésus au monde. Il leur a fallu donner naissance à Jésus dans une étable !
Dès le début : ce ne fut pas simple pour Marie et Joseph. Il y a eu la fuite en Egypte, pour échapper à Hérode.
Et puis… nous l’avons entendu dans le passage d’aujourd’hui : Quand il eut 12 ans le jeune Jésus échappa à l’attention de Joseph et Marie. Il resta dans le Temple avec les docteurs de la loi, alors qu’ils étaient repartis vers Nazareth, causant un trouble certain dans leur cœur.
Décidemment, quand on fait bien attention, la « Sainte famille » ne ressemble pas trop aux images naïves
que l’on peut imaginer. Ça n’a pas été de tout repos de faire grandir Jésus pendant 30 ans à Nazareth !
J’entends d’ailleurs, des témoignages de beaucoup d’entre vous qui disent la même chose :
« Ce n’est pas de tout repos que d’élever un enfant… Surtout lorsque arrive l’âge de l’adolescence ».
Que faut-il retenir de tout cela ?… Sans doute se réjouir !
Par delà même toutes les difficultés qui, objectivement, existent dans les familles modernes, il n’en a pas été autrement dans la « Sainte Famille ».
On aura beau inventer toutes les structures sociales, et promulguer toutes les lois possibles et imaginables,
on n’a pas trouvé mieux qu’une famille pour permettre à un enfant de grandir et de devenir un homme accompli.
Soyez bénis, vous les papas, les mamans, et vous les enfants. Soyez bénies, vous : toutes les familles du monde.
Malgré toutes les difficultés que cela suppose, vous êtes appelées, vous aussi à devenir de Saintes familles !
