Homélie du dimanche 24 janvier 2021

Sans vouloir vous prendre au piège, chers amis, vous souvenez-vous de mon homélie de la semaine dernière?… Comme la semaine dernière, c’est encore une histoire d’appel à suivre Jésus qui nous est adressée. La semaine dernière c’était dans l’Évangile selon Saint Jean. Aujourd’hui, c’est dans l’Évangile Saint Marc.

La semaine dernière, je faisais deux constatations:

1. La manière dont Jésus appelle: tout en délicatesse et sans bruit, à tel point que, comme pour le petit Samuel de l’Ancien Testament, nous ne comprenons pas toujours clairement dans quel chemin le Seigneur nous engage.
2. Comme pour André, Jean ou Simon-Pierre dans l’Évangile, quand Dieu appelle, ça nous dérange. Ça nous déplace. Ça nous bouscule. Ça nous transforme radicalement. Car, en fait, si il y a plusieurs chemins possible, il n’y a qu’un seul but : devenir des saints!

Les textes d’aujourd’hui vont dans tous dans le même sens, mais avec davantage d’insistance sur l’urgence à répondre à l’appel de Dieu. Avez-vous remarqué que chacune des lectures de ce dimanche nous parlent du temps : « Le temps passe… le temps est limité… » dit Saint Paul; « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche… »dit Jésus; et puis il y a cet adverbe de temps qui revient comme un refrain : « Aussitôt… » : « Aussitôt les gens de Ninive crurent en Dieu… », et dans l’Évangile : « Jésus les appela aussitôt… Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent… ».

Ah, ce « temps »… Ce temps si précieux !… Cela rejoint notre vie de tous les jours, non ?… Nous vivons dans un monde précieux, pressurisé, angoissé même, par la question du temps :  « Je n’ai pas le temps »; « ah!… si j’avais le temps, je pourrais faire ceci, ou cela… qu’est-ce que je serais plus heureux ! ». Nous sommes tellement poussés par le passé; nous sommes tellement tirés par l’avenir, que nous ne prenons plus le temps de vivre le moment présent.

Face à notre vocation commune à la sainteté, face à l’appel que Jésus adresse à chacun de nous aujourd’hui encore :

• Quels « filets » nous retiennent ? Quels intérêts, quels pouvoir nous paralysent encore ? Comme Simon et son frère André laissant leurs filets, aussitôt nous sommes invités par Jésus à le suivre.
• Quels attachements, quelles convoitises, quelles affections nous retiennent encore pour que, comme Jacques et Jean, « laissant aussitôt dans la barque leur père avec ses ouvriers » nous acceptions de « lâcher prise » et partions à la suite de Jésus ?

Jésus, quant à lui, affirme : « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche… » Que veut-il dire ? En lui, Jésus, le Règne de Dieu, le règne de l’amour, se fait tout proche.

Et la proximité de sa présence donne au temps qui passe, une plénitude.

Oui : une plénitude ! Une plénitude de vie, une vie pleine; une vie remplie; une vie humaine pleinement réussie, une vie remplie d’Esprit Saint.

Le règne de Dieu, c’est l’Esprit Saint qui, par le Christ Jésus, remplit d’amour, et d’amour seulement, le moment présent.

Pour la première fois depuis la création du monde, pour la seule fois jusqu’à la fin du monde: Dieu est totalement présent dans une existence humaine. Et cela s’accomplit par lui, avec lui  et en lui : Jésus.

Par lui: Jésus; avec lui : Jésus; et en lui, Jésus, Dieu le Père fait entrer l’éternité dans le temps !

Vous voyez bien qu’il y a urgence ! « Aussitôt, ils le suivirent »; « Aussitôt les gens de Ninive se convertirent » Et cette urgence -cet « aussitôt » – c’est à chacun de nous, aujourd’hui, qu’il est adressé.

N’attendons pas d’être mort pour entrer dans les prémices de la vie éternelle ! C’est dans le temps présent; c’est au cours de notre existence terrestre que se joue notre faculté à entrer ou non dans la plénitude du temps. C’est dans l’aujourd’hui, à chaque heure de chaque jour que ce « aussitôt » nous est rappelé.

Alors permettez-moi aujourd’hui encore, de nous poser la question : voulez-vous devenir des saint ?

A la bonne heure !!!