Dimanche de la joie

Nous voici donc à 13 jours de cette immense fête religieuse de Noël.

Je vais enfoncer des portes ouvertes, mais je souhaite quand même, vu les conditions dans lesquelles
se trouve notre société contemporaine, rappeler que Noël, c’est une fête religieuse.

Quand je constate les foules qui se pressent dans les magasins en ces derniers jours de préparatifs, à mon grand regret, je constante que cette fête, pour beaucoup de nos contemporains, est devenue une fête commerciale.

« Que faut-il faire ? ». C’est la question que posaient ces foules à Jean-Baptiste.

Avez-vous remarqué que la question n’a pas de but ?

On pourrait s’attendre à ce que la question se poursuive : « Que devons-nous faire… pour respecter la volonté de Dieu ? ».

Mais non. La question s’arrête là : « que devons-nous faire ? ».

Et j’ai l’impression que c’est cette même question qui, 2000 ans plus tard, préoccupe nos contemporains :

« à 13 jours de Noël : que devons nous faire ? »

N’a-t-on pas oublié le cadeau pour l’oncle Ferdinand ?

A-t-on passé commande chez le volailler pour la traditionnelle dinde du réveillon ?

A-t-on prévu le « DJ » (le disc-Jokey) pour danser toute la nuit sur des musiques effrénées jusqu’au petit matin ?

Attention ! Je n’ai pas dit que tout cela soit mauvais. Il est important de savoir faire la fête ! Jésus lui-même, pendant sa vie publique, n’a pas hésité à faire la fête : à participer à des festins, à manger et à boire chez des publicains, à changer l’eau en vin, au cours d’un mariage à Cana.

Pourtant, toutes ses actions étaient destinées à la louange de la gloire de Dieu, son Père.

La louange et la joie. Tel doit être le but de toutes nos liturgies ; et particulièrement aujourd’hui, en ce 3ème dimanche de l’Avent : le dimanche de la joie.

Mais cette joie, n’est pas n’importe quelle joie. Cette joie a pour but de nous faire sortir de notre monde limité pour nous donner accès au monde de Dieu lui-même : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».

Vous avez entendu la première lecture ?

Eglise du Seigneur (« fille de Sion ») : Pousse des cris de joie ! Eclate en ovations ! Réjouis-toi, de tout ton cœur. Bondis de joie : Le Seigneur est en toi. Il aura en toi sa joie et son allégresse.

« Le Seigneur – lui-même –  exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête ».

C’est extraordinaire quand même, ne trouvez-vous pas ? ! Notre messe que nous célébrons aujourd’hui a pour but que notre Dieu se réjouisse. Avez-vous déjà pris conscience de cela, lorsque vous prenez votre voiture pour venir
à la messe le dimanche ? Lorsque nous participons à la messe, nous réjouissons le cœur de Dieu !

Dieu, en ce moment même, se réjouit de nous voir présent. Il a sa joie et son allégresse en chacun de nous !

Dans la seconde lecture, Saint Paul insiste : « Frères soyez dans la joie ». Mais pas n’importe quelle joie : « Soyez dans la joie du Seigneur ». Ce n’est pas uniquement notre joie à nous : une joie seulement humaine. C’est sa joie à lui : « Le Seigneur ».

Et puis… L’évangile. Il s’agit de Jean « Baptiste ». Autrement dit Jean, « le baptiseur ». Lui, il baptise dans l’eau, nous dit-il. L’étymologie du mot « Baptême » veut dire « plongée – immersion ». Pour nous aussi, le jour de notre baptême, le célébrant a versé de l’eau sur notre front. Mais cela a une signification beaucoup plus profonde : Notre baptême n’est plus celui de Jean-Baptiste.

Nous avons été baptisés dans l’Esprit Saint : nous avons été plongés, immergés, dans la joie même de Dieu !

Chers amis, frères et sœurs dans le Christ Jésus : ne soyez jamais des hommes, des femmes tristes, ternes, insipides, sans odeurs et sans saveurs ! Ne vous laissez jamais prendre par le découragement!

Notre joie n’est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais du fait d’avoir rencontré une Personne: Jésus.

Notre Joie vient du fait de savoir qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles !

Nous accompagnons, nous suivons Jésus, mais surtout : nous savons que Lui nous accompagne et nous met sur ses épaules : ici se trouve notre joie ; l’espérance que nous devons porter dans notre monde.

Alors… « Que devons nous faire ? » Eh bien, tout simplement : Portons au monde tout entier la joie de la foi ! »

+ Père Dominique Lemahieu, Curé

Marquette, dimanche 12 décembre 2021