Homélie du dimanche 10 janvier 2021
Baptême du Seigneur
Chers amis, avant de commencer cette homélie, je vais me permettre de faire passer le micro dans notre assemblée
pour faire un petit sondage :
Quelle grâce nous procure le baptême ?
Certains d’entre vous diront : être accueilli dans l’Eglise. Ou bien : devenir Chrétiens. Ou bien être plongés
dans l’amour de Dieu. Ou bien une nouvelle naissance. C’est-à-dire entrer dans la vie même de Dieu, c’est-à-
dire recevoir la vie éternelle…
Toutes vos réponses sont belles. Toutes vos réponses sont vraies.
Dans un instant, nous allons ensemble réciter le credo.
Je vais vous proposer de prendre le symbole de Nicée constantinople. Et nous allons donc répondre à la
question que je viens de vous poser en répondant : Je crois en un seul baptême pour le pardon des péchés.
Ah !… le fameux péché !… On a tellement peur d’en parler au cours des homélies que je constate que nos
confessionnaux sont vides… Et c’est bien dommage !
Parce que le sacrement de la réconciliation nous redonne la grâce de la pureté reçue le jour de notre baptême.
Mais qu’est-ce que c’est que le péché ? Pêcher, c’est se tromper de bonheur au quotidien :
Si vous n’avez jamais repris trois fois de la meringue glacée au chocolat fondant… en allant jusqu’à
vous en rendre malade ;
si vous n’avez jamais senti la boule de la colère monter dans votre gorge ;
si vous n’avez jamais éprouvé le désir vous tenter de succomber devant les avantages en nature de certaines personnes
particulièrement belle et attrayante ;
si vous n’avez jamais expérimenté la morsure amère de la jalousie devant la réussite professionnelle d’un confrère ;
si vous n’avez jamais favorisé l’argent plutôt que la générosité ;
si vous n’avez jamais préféré un plateau télé à une veillée de prières,
… alors mes propos doivent vous paraître bien étranges !…
Mais si vous êtes venus ce matin pour vous tourner vers l’Amour qui nous rend libre, alors : venez !
« Vous tous qui avez soif, venez ! Voici de l’eau ». C’est l’eau du baptême dont nous faisons mémoire
aujourd’hui dans notre liturgie. C’est l’eau qui nous permet de faire un passage, une Pâque ; traverser les ravins
de la mort : celle d’une vie déshumanisée, vers une vie divinisée.
Prêtez l’oreille à mes paroles dit le Seigneur. Venez à moi ! Ecoutez et vous vivrez. Je m’engagerai envers vous
par une alliance éternelle qui confirmera ma bienveillance envers mon peuple.
Oui, venez ! Recevez la lumière, elle vous montrera avec bienveillance la route à suivre : non pas celle du malheur,
mais celle de la vie illuminée par Jésus le Christ.
Venez ! Recevez le Saint Chrême ; l’huile sainte : Elle vous imprègnera de la dignité du Christ, « prêtre, prophète et roi » :
dans sa prière ; dans sa Parole à travers un dialogue de Salut : et dans le service de vos frères humains.
Venez ! Recevez le vêtement blanc ; c’est le vêtement des baptisés : vêtement de ceux qui vivent de la vie
même de Dieu, parce qu’ils croient que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Jubilez, criez de joie, car si vous
habitez dans le monde, vous n’êtes plus du monde, vous êtes nés de Dieu : par le baptême, ayant reçu l’Esprit Saint.
Alors aujourd’hui, le ciel s’est déchiré ; comme le vendredi saint : le rideau du Temple de Jérusalem s’est déchiré.
L’Esprit de Dieu entre définitivement dans notre humanité.
Une voix se fait entendre. C’est la voix de l’Amour de Dieu pour chacun de nous :
« C’est toi mon fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie ».
Pour terminer, j’évoquerai ce que le pape Pie XII disait
lorsqu’on lui posait la question : « Quel a été le plus beau jour de votre vie ? ».
On s’attendait à ce qu’il réponde : « Le jour où je suis devenu pape ».
Il a répondu : « le plus beau jour de ma vie, ce fut le jour le mon baptême ! »
