Homélie dimanche 2 octobre 2022
Ouvrez les portes
Réouverture de l'église Saint Vaast
Quelle joie de pouvoir à nouveau célébrer dans cette église de Wambrechies, après 1 an et demi de fermeture.
Notre église se refait une beauté… et ce n’est pas fini.
Ouvrez les portes ! Les portes de notre église avec un petit « e » : l’église bâtiment.
Ouvrons aussi les portes de notre Eglise, avec un E majuscule : la communauté de fidèles.
Ouvrons les portes… non pour rester bien en sécurité entre nous. Mais pour sortir : sortir vers nos frères humains, afin d’annoncer l’évangile, afin que grandisse en nous l’amour pour la mission qui est une passion pour Jésus, mais en même temps une passion pour son peuple.
Hier, 1er octobre, fut la fête de Sainte Thérèse de Lisieux : Alors qu’elle n’est jamais sortie de son couvent, elle a été proclamée patronne des missions. Elle désirait que de plus en plus de personnes, partout dans le monde, connaissent l’amour de Jésus. Pour cela elle choisie « la petite voie » (voiE) : le petit chemin de l’humilité.
C’est bien un chemin d’humilité que choisissent les apôtres, dans l’évangile d’aujourd’hui.
Ils reconnaissent être bien faibles face à la tâche à accomplir : « augmente en nous la foi », demandent-ils à Jésus. Car il s’agit bien de cela… La foi !
La foi en Dieu… c’est ce qui doit motiver tous les actes de notre vie.
C’est la foi qui doit être notre moteur pour nous lever le matin, pour assumer notre travail quotidien.
C’est la foi qui donne aux parents tant de patience pour faire grandir leurs enfants vers les chemins du bien, de la droiture et de la responsabilité personnelle.
C’est la foi qui nous invite à ne jamais désespérer quand tout semble aller mal. C’est la foi qui nous aide à assumer notre vie comme un don merveilleux qui nous est fait, plutôt que de la vivre comme un poids à supporter.
C’est la foi qui nous met en marche pour aller vers les autres, plutôt que de rester recroquevillés sur nous-mêmes.
Pour cela, trois axes de progrès nous sont proposés :
1. Une mission vers le monde.
Lorsque l’on entend les informations dans les journaux ou à la télévision, nous pourrions désespérer : la planète est malade. La sécheresse de cet été, les feux de forêts, les ouragans, la pollution, et les problèmes écologiques actuels nous le démontrent. L’humanité semble aller à sa perte. La guerre, la volonté de pouvoir, de conquête ou de reconquête. La menace de l’arme nucléaire que certains osent utiliser comme argument politique.
L’Eglise est en crise : le nombre de fidèles fréquentant la messe dominicale est en baisse constante. Les crises sociales et morales au sein même des communautés chrétiennes détruisent notre réputation, qui pourtant, devrait être exemplaire.
Face à cela, nous sommes tentés de préserver le petit reste que nous sommes : à rester entre nous.
Eh bien c’est une erreur !… Ouvrons les portes !
Si la foi est un dynamisme pour votre vie, si nous estimons que les orientations morales qu’elle suscite peuvent nous donner des repères pour vivre heureux… Alors… Cela peut être aussi valable pour les autres.
Si l’Evangile est une bonne nouvelle, nous ne pouvons le garder pour nous tout seul !
2. Transformer la vie et la pastorale.
Avant d’être envoyés en mission, les apôtres pensent d’abord à eux-mêmes : « augmente en nous, la foi », demandent-ils à Jésus. En nous !
Avant de vouloir aller transformer ce monde qui en a tant besoin, commençons donc par nous interroger sur nous-mêmes. Commençons par nous transformer… nous ! Ou plus exactement : commençons par demander cela au Seigneur lui-même. C’est-à-dire à l’Esprit Saint. Car c’est de lui que nous tenons la foi.
La foi est un cadeau que nous avons reçu le jour de notre baptême.
Par l’imposition des mains, le nouveau baptisé reçoit la force de Dieu lui-même.
Pour la plupart d’entre nous, chrétiens de longue date, en ce jour de réouverture de l’église de notre commune, il est donc impératif de demander au Seigneur de renouveler en nous l’élan, la force, le dynamisme de notre baptême.
Il faut s’y préparer. Et le futur synode à Rome peut nous y engager.
Le pape François nous invite à faire grandir le principe de synodalité dans nos communautés. Cela veut dire que tout, désormais ne doit pas reposer uniquement sur la responsabilité des évêques et des prêtres.
C’est bien toute l’Eglise, à commencer par notre communauté paroissiale dont nous faisons tous partie, qui doit « se retrousser les manches », et s’orienter vers une nouvelle évangélisation du monde moderne.
3. L’amour pour la mission.
Aimer Dieu. Aimer nos frères humains. Tels sont les deux plus grands commandements de notre Seigneur.
Aimer Dieu ; aimer les gens…
Voilà donc, tous comptes faits à quoi se résume tout acte missionnaire : aimer Jésus (aimer Dieu) ; et aimer son Peuple : aimer les gens.
En ce jour où nous ouvrons à nouveau les portes de notre église, que le Seigneur nous assiste, plus particulièrement tout au long de ces mois à venir, pour nous engager résolument dans ce sens.
