Homélie du mercredi des cendres – 2 mars 2022

Chaque année nous entendons ces mêmes conseils de la part de Jésus : L’aumône ; la prière et le jeûne.
Et chaque année, nous faisons des efforts pour partager avec les plus pauvres, pour prier avec davantage de
ferveur, pour se purifier en jeûnant.
Je suis émerveillé de la multitude de propositions qui nous sont faites dans ce livret que les équipes d’animation
paroissiales de nos trois paroisses ont constituées, et vont animer tout au long de ces 40 jours qui nous mènent
vers Pâques.
Il y en a pour tous : les petits et les grands.
Il y en a pour toutes les spiritualités, en commençant ce soir même en visio par la méditation de l’évangile, ou
en présentiel samedi matin. Le dimanche avant la messe, nous serons invités à approfondir notre prière avec la
méditation d’un chemin de croix proposé par le CCFD,
Le vendredi midi, nous serons invités à jeûner de façons intelligente et ensemble, en écoutant différents témoignages.
Cependant, il ne faudra pas tomber dans un piège qui nous guète tous : en « faisant des choses »
Plutôt que de nous attacher au « comment » : comment nous allons nous y prendre ? Quelle association
humanitaire nous allons choisir ? Combien de temps de prière nous allons-nous décider d’accomplir chaque
jour ? Quels efforts allons-nous nous imposer pour nous purifier ?
Plutôt que de nous attacher au « comment », je vous invite plus particulièrement cette année, à nous attacher au
« pourquoi ».
Pourquoi allons-nous, une fois de plus, comme chaque année, nous imposer ces efforts de l’aumône, de la
prière, et du jeûne ?
En effet, avant de nous proposer ces trois domaines d’efforts de carême, Jésus nous donne un conseil
fondamental : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire
remarquer ».
Il me semble que dans cette demande de la part de Jésus, il y a un souhait de vérité. Il ne s’agit pas de nous faire
remarquer de notre entourage, pour apparaitre comme les plus vertueux. Il s’agit de quitter notre paraître au
bénéfice de notre être.
Etre, plutôt que paraître.
Ce que nous sommes donc invités à vivre à travers ces multiples propositions qui nous sont faites pendant ce
carême 2022, c’est de nous concentrer sur notre « être » : notre être vrai, notre vrai « moi » à chacun de nous.
Ce que nous sommes donc invités à vivre pendant ce mois et demi qui nous mène vers Pâques, c’est de prendre
soin de notre être intérieur : au centre le plus intime de nous même ; là où nous recevons notre être de Dieu ; là
où nous sommes sans cesse engendrés par le Souffle de vie de Dieu.
Oui, en fait, ce que nous sommes invités à vivre c’est d’aller au cœur de notre existence : de quitter notre
superficie – ce qui est superficiel – pour nous attacher à prendre soin de ce qui est essentiel.
Bien sûr, en ces moments dramatiques qui se vivent aux frontières de notre Europe, l’essentiel est bien
évidemment la paix. Retrouver le caractère inviolable et sacré de toute personne humaine. Mais cela ne
commence-t-il pas au plus proche de nous : dans nos familles, dans nos entreprises, dans nos cercles d’amis,
dans notre paroisse.
Chers amis, permettez-moi de vous poser la question pour chacun d’entre vous : qu’est-ce qui constitue
vraiment votre essentiel ?
Je vous invite maintenant à y réfléchir… à noter sur un petit bout de papier que nous allons vous distribuer
maintenant : une promesse, une résolution à prendre pour ces 40 prochains jours. Et à glisser ce papier dans
votre portefeuille, ou votre porte-monnaie, (ou votre porte carte-bleue ?) pour vous en souvenir chaque jours, et
progresser sans cesse avec Celui qui nous engendre à la vie.