Quelques réflexions sur le sacrement de l’onction des malades

Il est des périodes où la vie est particulièrement lourde à porter…
il est des moments où la vie n’est pas un long fleuve tranquille…
il est des moments où l’on ne sait pas de quoi demain sera fait…
il est des heures où l’on cherche désespérément comment tenir debout…
il est des jours où l’angoisse étreint, où la peur pour demain noue le ventre…
il est des moments où l’on se découvre fragile et vulnérable, dans sa santé, dans sa vie
ou dans l’amour que l’on porte à ses proches…
il est des jours où l’on cherche en vain d’où pourrait venir le secours…

Pour ces moments où la vie est compliquée, pour ces moments où elle nous abîme,
où elle abîme ceux que nous aimons, l’eglise propose un trésor…
le sacrement de l’onction des malades !
Un sacrement très ancien : «vieux comme l’eglise».

Un sacrement qui rappelle si bien la manière délicate avec laquelle jésus s’approchait de ceux qui souffrent !

C’est un sacrement merveilleux mais beaucoup trop méconnu…
souvent encore confondu avec l’extrême-onction,
avec un dernier sacrement qu’il serait essentiel de recevoir pour être « en règle ».
Le sacrement des malades n’est pas un passeport pour le ciel qui rassure l’entourage.

Comme tout sacrement, le sacrement des malade est un sacrement de vie !

Un sacrement pendant la vie ; un sacrement pour la vie.

Il s’agit de dire au christ : « ma vie est trop lourde à porter, aide-moi » !

Et de le lui dire, dès que la vie devient trop lourde à porter… sans attendre forcément le « danger de mort » !
Alors, dans ce sacrement de la tendresse de dieu, le christ s’approche et puisqu’il semble trop difficile de continuer la route tout seul avec nos propres forces, il nous prend dans ses bras,
il nous porte pour que nous reprenions force et courage, pour que nous retrouvions paix et sérénité.

Nous allons vivre cela dans un instant…

Nous allons le vivre ensemble, que nous recevions nous-même ou pas le sacrement des malades, c’est très important. C’est se reconnaître tous ensemble, fragiles, vulnérables… et aimés ainsi à la folie !
C’est aussi dire à tous ceux qui vivent une période compliquée ou douloureuse de leur existence qu’ils sont membres à part entière de notre communauté.

En effet, la communauté rassemblée dans le bâtiment de l’église n’est jamais l’eglise toute entière.

Car tous ne sont pas là.

Ainsi ceux qui ne peuvent se déplacer pour des raisons de santé nous rappellent à tous que nous sommes vulnérables… et que tous, nous nous recevons d’un autre.

Vivre le sacrement des malades ensemble dit quelque chose d’essentiel :

Cela témoigne de la foi en un dieu qui nous rejoint au plus intime de nous-mêmes, et jusque dans nos faiblesses.
 

Certains seront peut être étonnés alors, de découvrir que la force ou la faiblesse ne sont pas toujours là où l’on pense qu’elles sont !


Les prêtres imposent les mains sur l’assemblée pour demander la venue de l’esprit saint, puis se déplacent vers chaque malade pour pratiquer l’onction d’huile sainte sur le front et sur la paume des mains que le malade lui présentera.

Vivre cela un dimanche est également très important :

Car chaque eucharistie est un mémorial. Le mémorial de pâques.

Chaque dimanche, nous fêtons la victoire de la vie sur la mort : la mort a perdu ! La vie a gagné !

Il est donc « juste et bon » de rendons grâce ce matin en célébrant ensemble le sacrement des malades,

Puis de vivre le sacrement de l’eucharistie.

+ Père Dominique Lemahieu, Curé

Marquette, Dimanche 1er mai 2022